dimanche 22 avril 2012

J'aurai aimé ne pas entendre ses os se briser ni ton âme se morceler. Qu'est-ce que nos superficialités face à la pesanteur. Cette eau noire, ces mois brûlés. Elle n'était pas seule lors de sa chute, seule comme elle aurai pu l'imaginer. Elle vous entraine, vous fracasse au sol. Vous offre un aperçu de la mort qui vous attend, de la douleur invisible qui bientot vous traverserera et vous calcinerera. L'incendie devant votre porte, le brasier que rien ne calmera. Il dévorera vos meubles, vos espoirs et vos entrailles avant de s'épuiser, de se lasser de votre chagrin. Et c'est la colère, tant de colère qui nous reste, une rage sans limite et une indignation abyssale. Nous avons peur de ta peine, nous souffrons de ta douleur. Quelques mètres avant le sol. Quelques secondes durant la chute. Quelques mois de supplice. Quelques années d'amertume. Une vie de deuil.